mercredi 11 décembre 2013

Walter Mitty : la rêverie est-elle bonne pour le cerveau ?



La vie secrète de Walter Mitty, dont le film tiré du roman éponyme sort en salle prochainement, raconte la transformation d'un homme commun, effacé, timide, seul (Ben Stiller) en ce qu'il a toujours rêvé de devenir : un aventurier.

Au début du film, Walter Mitty passe le plus clair de son temps à rêver sa vie. Il s'imagine souvent en héros courageux, à vivre des aventures palpitantes qui se terminent toujours de la même manière. A chaque fois Cheryl (Kristen Wiig), la femme à qui il voue un amour inavoué, tombe dans ses bras.

Le problème, c'est qu'à force de rêver, Walter passe à côté de sa vie. Par exemple, dans la scène où il se trouve à un arrêt du métro, il s'imagine en train de sauter dans un immeuble en flammes pour sauver un mignon petit chien sous les yeux éblouis de Cheryl. Quand il revient à lui, le métro qu'il attendait vient de quitter le quai, sans lui.
 

Walter Mitty est un esprit errant !

Dr Who : "Quoi ???"
QUOI ???

Oui, l'esprit de Walter Mitty erre. Et non, par là je ne viens pas de dévoiler un monstrueux spoiler qui révèlerait la fin du film. Rien à voir avec un spectre hantant notre monde.
Par esprit errant, je veux dire un esprit qui divague, un esprit dont les pensées ne sont pas centrées sur les exigences présentes de l'environnement. Une traduction approximative de ce qu'on appelle en anglais un wandering mind. En somme, c'est le contraire d'un esprit concentré sur le moment présent.

 Ah d'accord, je comprends ! Tous les trucs géniaux que j'apprends dans cet article bouillonnent dans mon cerveau !

Le phénomène de mind wandering est bien plus fréquent qu'on ne l'imagine puisqu'en moyenne l'être humain laisse son esprit divaguer 47% du temps.

Mais il y a plusieurs manières de laisser errer son esprit : repenser à des souvenirs, ressasser des soucis, stresser parce qu'on a pas fini ses courses de Noël et se demander comment on va s'y prendre, etc. Mais le phénomène sur lequel la vie secrète de Walter Mitty met l'accent est une façon bien particulière que trouve l'esprit pour s'échapper, qu'on appelle en anglais le daydreaming.

En français, ce terme signifie littéralement "rêve diurne," mais on le traduit plus souvent par rêve éveillé ou rêverie, voire par les expressions "avoir la tête dans les nuages" ou "être dans sa bulle".

Avoir la tête dans les nuages, le pour et le contre

Une liste des pours et des contres ? Ted Mosby serait fier.

Le daydreaming effraie beaucoup de parents, qui craignent que leurs enfants ne s'enferment dans un monde imaginaire et perdent le contact avec la réalité. Cependant, comme l'explique Yann Leroux, imaginer empêche de confondre la réalité et l'imaginaire. Cette inquiétude n'a donc pas lieu d'être. C'est plutôt du manque d'imagination des enfants dont il faut s'inquiéter.

Rêverie et attention

En revanche, il a été démontré qu'un esprit qui se laisse embarquer dans ses pensées est moins attentif à l'environnement. Le passage du film lors duquel Walter rate son métro parce qu'il est noyé dans ses pensées en est un bon exemple. Se laisser aller à rêver engendre donc une baisse temporaire de la concentration.

Dans la plupart des situations, ce n'est pas un problème. Mais il faut savoir que réussir à s'extirper de ses rêveries pour se concentrer sur une tâche est plus difficile pour les enfants souffrant de ce qu'on appelle un trouble déficit de l'attention / hyperactivité.

Le problème dans ce cas n'est pas la rêverie en elle-même, mais le fait d'en être "victime". C'est à dire de ne pas savoir contrôler son attention. En conséquence, la rêverie peut avoir lieu à des moments inappropriés. Notamment en classe, alors que l'enfant devrait écouter la leçon. Dans ces cas là le niveau scolaire peut être affecté.
 
Sans aller jusque-là, se laisser aller à la rêverie peut conduire tout un chacun à des étourderies ("Mais où sont passées mes clés ?") et à une moindre disponibilité à l'environnement, en particulier aux personnes qui nous entourent.
 
Si d'aventure le fait de rêver éveillé(e) vous pose de tels problèmes, sachez que des techniques existent pour apprendre à discipliner son esprit, comme le yoga et la méditation mindfulness ou pleine conscience.

Rêverie et humeur

Laisser errer son esprit : mauvais pour le moral ?
Laisser son esprit divaguer, ce n'est pas bon pour le moral. Le film le montre très bien. Lorsque Walter imagine qu'il est un aventurier du froid et qu'il séduit sa collègue de bureau, cela ne fait que mettre en évidence le décalage entre ce qu'il est et ce qu'il aimerait être. Sachant que plus ce décalage est grand, plus l'estime de soi est faible.

Un constat qui doit cependant être nuancé, puisque dans son excellent livre Flow: the psychology of optimal experience, Mihaly Csikszentmihalyi (essayez de prononcer son nom à voix haute !) donne plusieurs exemples de personnes trouvant du plaisir à développer une vie mentale riche.

Rêverie et créativité

Les personnes qui sont plus promptes à la rêverie diurne sont aussi plus créatives. La rêverie diurne, loin d'être improductive, permet d'imaginer de nouvelles possibilités et de trouver des solutions à des problèmes plus facilement que si l'esprit s'acharnait dessus. Un peu comme le docteur House, qui trouve toujours le bon diagnostic alors qu'il pense à tout autre chose.
 
Conclusion, la rêverie n'est néfaste que si elle constitue une alternative à la réalité dans laquelle on se laisse enfermer.
Tant qu'elle n'empêche pas de vivre sa vie, voire même lorsqu'elle participe à l'émergence de nouveaux projets, elle devient positive. Mais pour cela, encore faut-il pouvoir suffisamment discipliner son esprit pour en faire un allié.

"Ne rêvons pas notre vie : faisons-la. Ne nous payons pas de mots : aimons." L'abbé Pierre


La vie secrète de Walter Mitty, le 1er janvier 2014 au cinéma

vendredi 6 décembre 2013

Comment réduire l'impact de nos pensées négatives ?


Cliquez sur les images pour faire avancer le diaporama ci-dessus.

La défusion cognitive

Distinguer les pensées de la réalité


La défusion cognitive est un concept qui nous vient de l'ACT, pour Acceptance and Commitment Therapy. Autrement dit Thérapie d'Acceptation et d'Engagement.

Il s'agit de l'un des six processus sur lesquels repose cette méthode de thérapie.

Avant la défusion... la fusion


Lorsque nous craignons que quelque-chose se produise, au lieu d'identifier nos pensées anxiogènes comme ce qu'elles sont, c'est à dire seulement des pensées, nous les vivons exactement comme si l'événement redouté se produisait réellement.

C'est ce phénomène qu'on appelle la "fusion cognitive." Car quand il se produit, les pensées semblent avoir "fusionné" avec ce à quoi elles font référence.

Exemple : je participe à une réunion professionnelle. J'ai envie d'exprimer une idée mais je me demande si les autres ne vont pas la trouver stupide. Avant même de parler, je vais me sentir complètement idiot. Comme si on me disait réellement que mon idée est stupide, alors que tout cela n'est qu'une prévision issue de mon imagination. Et je risque d'avoir trop honte pour prendre la parole.

Autre exemple : les souvenirs douloureux. A chaque fois qu'on se remémore un souvenir douloureux, on ressent les mêmes émotions que si on vivait réellement la scène.

La fusion cognitive est la tendance à considérer le contenu de ses pensées comme s'il était le reflet exact de la réalité.

Mais cela revient à confondre imagination et réalité.

Qu'est-ce que la défusion cognitive ?

La fusion cognitive consiste à enrayer le phénomène de fusion, en se détachant de ses pensées, les observant de l'extérieur.
Il ne s'agit pas d'effacer les pensées indésirables, mais plutôt de supprimer leurs conséquences négatives.

Quelques techniques de défusion cognitive

Exemple de technique n°1 : chanter
Choisissez une pensée négative et chantez-la sur un air joyeux, jusqu'à ce qu'elle perde son impact négatif.

Exemple : vous avez peur d'échouer à un examen. Chantez "j'vais échouer à cet exaaaaameeeeen !" sur l'air de joyeux anniversaire.

Une variante de cette technique consiste à prononcer ses pensées à voix haute avec une voix ridicule. Comme par exemple la voix de Donald Duck.

Bien sûr, pour utiliser ces techniques mieux vaut être seul(e).

Autre technique : la prise de distance
Lorsqu'une pensée indésirable se présente, il s'agit de la reformuler en la faisant précéder de "j'ai la pensée que..."

"Je vais échouer à cet examen" deviendra "j'ai la pensée que je vais échouer à cet examen."
"Je ne suis pas quelqu'un de séduisant(e)" deviendra "j'ai la pensé que je ne suis pas quelqu'un de séduisant(e)."
"Mes collègues ont trouvé mon idée ridicule" deviendra "j'ai la pensée que mes collègues ont trouvé mon idée ridicule."

Cette technique, comme la précédente, vise à faire perdre de la force aux pensées indésirables.


Vous pouvez même inventer la vôtre.


mardi 26 novembre 2013

Les astuces de Mc Gyver

Pour une fois, on va s'écarter de notre sujet habituel. Ce n'est pas que je sois en manque d'idées, bien au contraire, mais je suis tombé sur un article rempli d'idées à la fois pratiques et drôles pour se faciliter la vie. Et je ne résiste pas à la tentation de vous faire partager certains des petits trucs que vous y trouverez.

Comment utiliser un pointeur laser pour transformer votre iphone en microscope
Comment nettoyer les joints de carrelage sans se faire ch***
Comment nettoyer votre clavier des saletés qui viennent se glisser entre les touches.

Le mieux, c'est d'aller directement sur la page originale (en anglais) pour découvrir le reste.

lundi 4 novembre 2013

Qu'est-ce que l'optimisme ?

Comme le dit le physicien théorique Sheldon Cooper dans la série The Big Bang Theory, "techniquement, le verre est toujours plein."
L'optimisme concerne avant tout l'avenir. Mais les recherches de Martin Seligman, expliquées dans son livre Learned Optimism, ont permis de découvrir que l'optimisme commence par des explications positives des événements passés.

Une image vaut mieux qu'un long discours alors je vous propose un exemple qui vous permettra de comprendre immédiatement où tout cela nous mène.
Imaginons un étudiant qui passe ses partiels. Il rate le premier examen du semestre, qui se trouve être l'épreuve de statistiques. Selon l'explication qu'il donne à cet échec, il pourra se sentir confiant ou non pour les autres examens qui suivent :
  • Option très pessimiste : s'il pense avoir raté cet examen parce qu'il n'est pas assez intelligent, il va probablement baisser les bras pour ses futurs examens. Il se dira que c'est perdu d'avance et ne verra pas l'intérêt de réviser.
  • Option un peu moins pessimiste : s'il pense avoir raté son examen parce qu'il est nul en statistiques, alors l'effet sera le même, mais uniquement pour ses futurs examens de statistiques. Cela n'affectera pas sa confiance en lui-même dans les autres matières.
  • Option assez optimiste : s'il pense avoir raté ses examens parce qu'il n'a pas assez révisé, cela n'affectera pas sa confiance en lui-même dans les études. Contrairement au fait de ne pas être intelligent, ou d'être nul en statistiques, il est possible d'améliorer ses révisions.
  • Option très optimiste : s'il pense avoir raté l'examen parce que le prof a pété un boulon et a proposé un sujet si difficile que c'en est inhumain alors que d'habitude il pose des questions plus faciles, alors là non plus sa confiance en ses capacités ne sera pas altérée. Encore mieux, l'étudiant pensera n'avoir absolument rien à changer à ses habitudes pour réussir.
Cet exemple montre que l'optimisme et le pessimisme sont avant tout des styles d'explication des événements qui nous arrivent.

En effet, selon l'explication que l'on donne à tel ou tel événement, cela a des conséquences différentes sur tout un tas de facteurs de bien-être tels que la confiance en soi, l'estime de soi, l'humeur, la capacité à rebondir après un échec, etc.

vendredi 4 octobre 2013

La psychothérapie est-elle efficace pour traiter le bégaiement ?

La psychothérapie est-elle une solution au bégaiement ?
La psychothérapie - et notamment la thérapie cognitive et comportementale - est de plus en plus utilisée pour traiter le bégaiement. Dans ce cas, cette méthode s'axe sur la gestion de l'anxiété liée au bégaiement. En effet, le stress et l'anxiété ont tendance à aggraver le symptôme.

Cependant, comme en témoigne le blogueur bègue Stuttering Jack (en anglais), la psychothérapie n'est pas une technique adaptée pour traiter tous les cas de bégaiement.

Pour simplifier, on pourrait dire que le bégaiement comporte deux composantes : une physique et une psychologique. La composante physique correspond à l'intensité du bégaiement, différente d'une personne à l'autre : l'un bégaiera plus souvent qu'un autre, et/ou butera de façon plus appuyée, etc.
La composante psychologique correspond à la gêne que déclenche le fait de bégayer : certains assumeront totalement le fait de bégayer alors que d'autres appréhenderont le jugement des autres à leur sujet, se sentiront dévalorisés ou éviteront toutes les situations "à risque" de bégayer.

Vous l'aurez deviné, le psychologue ne peut apporter sa contribution que pour la composante psychologique du bégaiement. Autrement dit, la psychothérapie ne permet pas directement de diminuer la fréquence des blocages. Elle permet seulement de mieux vivre avec. 
Parfois, cela améliore la diction, même si ce n'est pas le but premier. En effet, que l'on soit "bègue" ou "fluide", l'intensité des émotions vécues a tendance à favoriser la survenue de bégaiements. Donc si l'on apprend à gérer ses émotions, du même coup on améliore sa diction.

En revanche, pour s'attaquer directement à la composante physique du bégaiement, cela reste de la compétence de l'orthophoniste et/ou du phoniatre. Et dans tous les cas, ce sera d'abord à ces professionnels qu'il faudra s'adresser en premier.

En résumé, la psychothérapie ne sera efficace que pour les cas de bégaiement où la composante psychologique est forte et où la composante physique reste faible, c'est à dire les cas pour lesquels le bégaiement est faible et se fait plus ou moins présent selon les situations (par rapport à un bégaiement plus prononcé et constant, identique dans toutes les situations).

Pour finir, je vous propose deux liens vers des blogs très intéressants sur le sujet du bégaiement, qui cassent les idées reçues, proposent des témoignages et donnent quelques techniques pour améliorer sa diction :
photo par Walt Stoneburner

mercredi 14 août 2013

L'ultime tueur en série de la communication

Quel est donc ce tueur en masse, celui qui met fin à toute conversation, en l'étouffant, plus vite que son ombre ? C'est le "OK". (Pas le hoquet, le "OK".)

Un simple "OK" détruit n'importe quelle conversation.
La pire conversation du monde

Si une conversation vous soûle, que vous voulez la tuer, mais discrètement, à la Hitman, en l'étouffant sans bruit, il suffit de quelques "OK" bien placés quand votre interlocuteur finit ses phrases et attend un retour de votre part.

Contrairement à des méthodes moins discrètes, celle-ci vous laissera invisible. Vous ne laisserez aucun souvenir aux témoins de la scène. Si vous mettez cette technique en pratique avec une personne inconnue, qui vous aborde dans la rue ou au supermarché, elle vous oubliera si vite qu'elle sera incapable de retenir votre visage.
Et même si vous venez de vous présenter, pas de souci, votre prénom aussi sera vite oublié. Vous serez un vrai fantôme.

Alors bien sûr, si vous voulez éviter de tuer les conversations, si vous êtes plutôt du genre à vouloir développer vos contacts sociaux, c'est le genre de mot qu'il faudra éviter. Dans ce cas, utilisez plutôt ces conseils pour vous rendre intéressant(e).

lundi 22 juillet 2013

La peur est-elle vraiment un choix ?


"Comprends-moi bien Kitai. Le danger est bien réel, mais la peur est un choix."

Cypher (Will Smith) aurait presque pu ajouter "petit scarabée" en prononçant cette phrase dans le film After Earth.

La peur est un thème central dans ce film où les aliens que l'humanité affronte sont aveugles. Pour repérer leurs cibles, ils détectent les phéromones que nous relâchons lorsque nous avons peur.

D'où l'importance de maîtriser cette émotion. Pour combattre les aliens, les êtres humains apprennent la pratique de l'effacement. Ils s'entraînent à ne plus ressentir aucune peur face à l'ennemi, pour se rendre indétectables.

Certains ont accusé le film de faire la propagande de la secte de scientologie, entre autres raisons parce que vaincre sa peur semble être l'un des thèmes centraux de la dianétique, la "philosophie" de cette organisation.
Je ne souhaite pas ici rentrer dans ce débat, du moins pas directement. 

Peut-on se débarrasser de sa peur ?

Nous avons déjà vu dans un article précédent quelques méthodes pour vaincre son anxiété. Ces méthodes, et d'autres, sont très efficaces pour se débarrasser des peurs qui nous empoisonnent la vie. Si bien qu'aujourd'hui la psychothérapie des phobies, TOC, attaques de panique, trouble anxieux généralisé, timidité, confiance en soi, etc. (en fait, tout ce qui tourne autour de l'anxiété) montre un taux de réussite de près de 90% (chiffres donnés à la louche d'après mon expérience en tant que psychologue en cabinet).
Donc quelque part oui, la peur est un choix puisque nous avons toutes les techniques à disposition pour en venir à bout. Il "suffit", de les appliquer.

Mais bon, ça c'est le genre de réponse qui doit vous laisser sur votre faim. C'est vrai qu'on parle là d'un choix raisonné, sur le long terme, résultant d'un entraînement reposant sur une stratégie. On est assez loin du "déclic" auquel la citation du film fait référence. Alors voyons si on peut explorer la question de façon plus poussée.
 

Zoom sur l'amygdale


Rien à voir avec les amygdales situées au fond de la bouche, que les médecins dont le scalpel démange veulent à tout prix enlever aux enfants qui ont des angines. Ici on parlera de l'amygdale située dans le cerveau.
Sur ce schéma vous pouvez voir où se situent les deux structures de l'amygdale. Personnellement je me sens plus intelligent maintenant que je le sais.
Pourquoi j'en parle ? Parce que si vous avez cliqué sur le lien ci-dessus, vous aurez lu sur Wilipédia que "la fonction essentielle de l'amygdale est de décoder les stimuli qui pourraient être menaçants pour l'organisme."

En gros, cette structure cérébrale analyse les signaux visuels, auditifs, etc. mais également les pensées qui nous passent par la tête. Et si elle identifie un danger, elle déclenche l'émotion de peur.

Le problème, c'est que cette action est automatique. Il est totalement impossible de contrôler directement ce qui se passe dans l'amygdale. Contrairement à la conscience, à l'attention ou au raisonnement logique, que l'on peut orienter par l'action de notre volonté, on ne peut pas choisir de ne pas avoir peur.
La seule possibilité que nous avons, et c'est le principal principe de fonctionnement des techniques citées plus haut, c'est d'agir sur les signaux envoyés à l'amygdale.
Si nous lui envoyons l'information qu'il n'y a pas de danger, alors elle ne déclenche pas d'émotion de peur.

En résumé, la capacité à contrôler sa peur dépend de la capacité à discipliner son mental, à le focaliser sur autre chose que sur le danger.

Petit scarabée lecteur de mon blog !
Oui, c'est à toi que je m'adresse. Je t'ai enseigné les secrets de l'émotion de peur, mais tu n'es qu'au tout début du long apprentissage qui te mènera vers la voie de la sagesse. Souviens-toi que seul le véritable sage peut entendre le bruit de son ombre derrière le mur. En attendant, tu dois parfaire ton entraînement. Et pour cela, il n'y a qu'une seule solution, t'abonner à ma newsletter en inscrivant ton adresse e-mail dans le formulaire ci-dessous :


lundi 8 juillet 2013

Le chewing-gum est-il bon ou mauvais pour le cerveau ?

"Jetez vos chewing gums ! Je n'ai pas envie de faire cours à un troupeau de ruminants !"

Cette phrase, nous l'avons tous entendue au cours de notre scolarité. Et quand ce n'était pas les profs qui nous empêchaient de mâcher des chewing-gums, c'était le dentiste qui essayait de nous culpabiliser. "Ça va te faire des caries !"

Il est vrai que mâcher du chewing-gum comporte quelques inconvénients pour la santé. Du côté bucco-dentaire, en plus des fameuses caries, cela peut entraîner des troubles musculaires au niveau de la mâchoire.
Du côté du système digestif, certains pensent qu'il aiderait à maigrir alors que d'autres croient au contraire qu'il favoriserait les mauvaises habitudes alimentaires et donc l'obésité. De plus, le sorbitol contenu dans la plupart des chewing gums sans sucre entraîne des troubles digestifs s'il est consommé en trop grande quantité.

Pour en finir avec ses mauvais côtés, il faut savoir que le chewing-gum est un cauchemar pour l'environnement. Du fait de sa composition à base de polymères issus du pétrole, il n'est pas facilement biodégradable et s'accroche au bitume. Si bien qu'il pèse beaucoup sur la facture de nettoyage des grandes villes... et sur vos impôts.
Le chewing gum, mauvais pour le système digestif, pour l'environnement... et pour les cheveux

Mais quels sont les effets du chewing-gum sur le cerveau ?

Des chercheurs ont fait passer des tests de trente minutes mesurant l'attention et la rapidité de réaction à des gens mâchant du chewing-gum, tout en suivant leur activité cérébrale à l'aide d'un IRMf.

Les tests consistaient à appuyer à droite ou à gauche le plus rapidement possible en fonction de la direction des flèches apparaissant sur l'écran de la machine.

Les résultats sont sans appel. Les sujets de l'expérience mâchant du chewing-gum montraient des temps de réaction plus rapides d'environ 10% que ceux des sujets de la condition contrôle qui ne mâchaient pas de chewing-gum.


Cette expérience n'est pas la seule à avoir montré un effet boostant du chewing-gum sur les fonctions cognitives. Le professeur Andy Smith, de l'université de Cardiff, a réalisé plusieurs études explorant les effets du chewing-gum sur le cerveau.

Ses recherches lui ont permis de conclure que mâcher du chewing gum aide à se concentrer et entretient la mémoire.

Au point qu'il permet concrètement, par exemple, d'obtenir de meilleures notes lors d'un examen scolaire.
La prochaine fois, au lieu de tricher, mâchez un chewing gum !

En revanche, à ce jour personne ne sait avec certitude ce qui explique cet effet. Les hypothèses sont nombreuses :
  • il pourrait s'agir simplement d'un effet de réduction du stress dû à l'action de mâcher, un peu comme malaxer des balles anti-stress, qui permettrait au cerveau de mieux se concentrer ;
  • ou alors, comme le suggèrent les images obtenues grâce à l'IRMf dans l'expérience ci-dessus, mâcher du chewing-gum activerait les zones cérébrales impliquées dans l'attention (via l'augmentation du niveau d'insuline dans le sang et/ou une stimulation du nerf trijumeau) ;
  • enfin, une autre explication propose que le fait de mâcher entraîne une augmentation du rythme cardiaque et ainsi une meilleure oxygénation du cerveau ainsi qu'un meilleur apport en énergie.
Et vous qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà remarqué cet effet du chewing-gum sur vos performances ?

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lundi 1 juillet 2013

Comment rédiger une bonne lettre de motivation ?

Rédiger une lettre de motivation, c'est long. C'est difficile. Et le pire, c'est que dans la plupart des cas personne ne la lit. Et pas seulement parce que les entreprises sont submergées de candidatures au point qu'elles n'ont pas le temps d'accorder l'attention nécessaire à chaque postulant.

Beaucoup de recruteurs ne voient tout simplement pas l'intérêt de lire la lettre de motivation et se contentent du CV. D'autres ne la lisent qu'une fois le candidat présélectionné pour un entretien, voire lors de l'entretien en présence du candidat. Au final, bien peu font l'effort d'y accorder de l'attention.

Mais les candidats ne sont pas pour rien dans cet état de fait, puisque la plupart des lettres de motivation reçues par les employeurs sont simplement des ramassis de platitudes qui n'apportent absolument rien :  "J'ai l'honneur de postuler dans votre entreprise Machin Truc, leader depuis 1964 dans la fabrication de sacs poubelles en polyuréthane. Je suis quelqu'un de motivé, dynamique et j'aime relever des défis..."
A force de recevoir des millions de lettres quasiment identiques et stériles, on peut comprendre que certains recruteurs aient décidé d'arrêter de perdre leur temps à les lire.

Pourtant, la lettre de motivation est souvent le passage obligé d'une candidature à un emploi. Seuls quelques sites de recherche d'emploi, comme QAPA.fr, ont fait officiellement le choix de s'en passer. Sur la plupart des autres sites, seuls quelques recruteurs ou annonces de job ne demandent pas de lettre de motivation.

Le résultat, c'est que certains candidats dépensent du temps sur leur lettre de motivation, pour produire un document qui sera souvent ignoré ou survolé en moins d'une minute.
Mais ce n'est pas une perte de temps. D'une part, parce que certains recruteurs, même s'ils sont peu nombreux, sont attachés à la lettre de motivation. Et d'autre part, parce que si vous la faites bien, elle peut vraiment faire la différence et vous permettre de décrocher un entretien. De plus, j'ajouterai qu'une présentation travaillée associée à des formules percutantes pourra pousser votre recruteur à la lire même s'il n'en avait pas l'intention au départ.

L'objectif de la lettre de motivation

Le premier objectif de la lettre de motivation est de vous faire décrocher un entretien. Comment ? En faisant le lien entre les informations générales du CV et ce que vous allez apporter à l'entreprise/administration. En gros, il s'agit de passer du passé au futur. Vous donnerez un éclairage qui permettra au recruteur de comprendre en quoi votre candidature le concerne.

La lettre de motivation a aussi pour but de vous distinguer des autres candidats. Lorsque vous postulez à un emploi, il y a une forte probabilité que vos concurrents aient un profil, et donc un CV, similaire au vôtre. Dans ce cas, seule la lettre de motivation peut vous permettre de faire la différence.
 
Au milieu de candidats ayant le même CV que vous, seule la lettre de motivation peut vous permettre de vous distinguer de la masse
 

Plan de la lettre de motivation

Comme pour le CV, l'originalité sera valorisée, à condition de ne pas trop s'éloigner du schéma classique, de la "norme", que s'attend à recevoir le recruteur. Pour éviter d'être catégorisé(e) comme instable, et permettre au recruteur de trouver facilement les informations qu'il cherche, ne déviez pas trop du plan suivant :

Schéma de base pour la présentation d'une lettre de motivation - image : maison de l'emploi du Chinonais

 

Référence de l'annonce

Si au lieu de répondre à une annonce, vous émettez une candidature spontanée, vous pouvez annoncer à quel poste vous postulez sous cette forme : "objet : candidature au poste de ..."
 

Introduction

Le recruteur accordera moins d’une minute à la lecture de la lettre. Entrez donc tout de suite dans le vif du sujet.

Commencez votre lettre par une accroche pour capter très vite son attention. Si vous ne savez pas comment vous y prendre, je vous conseille de lire l'article Accroche lettre de motivation : 5 exemples réussis sur Keljob.com.

Puis, si ce n'est déjà fait dans l'accroche, indiquez pourquoi vous écrivez et pour quel poste. Développez aussi ce que vous connaissez de l’entreprise, et montrez que vous vous intéressez à son évolution et à ses valeurs. Le but est de faire comprendre que votre candidature est réfléchie, que vous n'avez pas décidé de postuler simplement parce que vous avez vu de la lumière.
 

Développement

 


Vous développerez ici votre candidature : vos compétences, vos atouts, votre expérience, etc. Tout cela :
  • en faisant attention à ne pas paraphraser votre CV ;
  • en vous projetant dans le futur, sur le poste visé, en répondant à la question "en quoi cela est pertinent pour le poste visé ?" ;. 
  • en alimentant vos arguments avec des exemples concrets de résultats obtenus (évitez les affirmations gratuites du style « je suis dynamique, motivé, etc. »).
  • en utilisant des verbes d'action pour dynamiser votre style.

Ne parlez pas que de vous, gardez à l’esprit que ce qui prime, c’est la performance de l’entreprise à travers les compétences que vous pourrez lui apporter.

Concluez votre développement en proposant au recruteur de vous rencontrer en entretien.

Formule de politesse

Pour la traditionnelle formule de politesse qui conclura votre lettre de motivation, évitez les envolées lyriques. Restez sobre. Si vous manquez d'idées, vous en trouverez ici.

Présentation

Pour convaincre, la forme compte autant que le fond. Veillez donc si possible à appliquer les règles suivantes :
  • Votre lettre de motivation doit tenir sur une seule page.
  • Votre texte doit être bien aéré. Évitez de condenser trop d'informations. Utilisez une taille de police raisonnable (je recommande arial en taille 10 ou 11). Faites des phrases courtes. Et n'hésitez pas à sauter des lignes entre les différentes idées que vous développez.
  • Pas de pitié pour les fautes. Une faute de frappe, à la rigueur, ça peut passer. Mais votre lettre de motivation ne doit comporter AUCUNE faute d'orthographe ou de français, de grammaire, de vocabulaire, de syntaxe, etc. Faites aussi attention à votre formulation.
  • L'originalité, c'est bien, mais à petite dose. Évitez les couleurs trop pétantes, les agencements de texte trop alambiquées, etc.
 

Un dernier conseil pour finir

Continuez ! Vous êtes plus fort(e) que vous ne le pensez ! - photo : Dawn - Pink Chick

Attention à ne pas vous décourager. Au début, il est tout à fait normal que rédiger une bonne lettre de motivation vous prenne énormément de temps. Vous penserez peut-être que les résultats ne valent pas les efforts que vous fournissez. C'est faux. Une bonne lettre fait la différence aux yeux du recruteur. Ne vous découragez pas. Au fur et à mesure vous serez de plus en plus rapide.


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vendredi 28 juin 2013

Le roi Joffrey est-il un psychopathe ?

Le roi Joffrey est-il un vrai, un authentique psychopathe ?
Tous les fans de la série Game Of Thrones détestent le jeune Joffrey Baratheon. Il est odieux, capricieux, caractériel, égocentrique... Et en plus, tout le monde doit lui obéir puisqu'il est le roi.

Bref, c'est un vrai méchant. Mais cette personnalité est-elle inventée de toute pièce ? Est-elle uniquement le produit de l'imagination fertile de George R. R. Martin, l'auteur du roman original ? Ou s'agit-il d'un profil de personnalité qui existe en réalité ? La perspective fait froid dans le dos. Et pourtant...
 

Un psychopathe, c'est quoi ?

Si à l'origine le terme de psychopathie englobait n'importe quelle maladie mentale, aujourd'hui il fait référence à un type de personnalité bien particulier.

Hannibal le cannibale, le célèbre tueur en série de la saga Le silence des Agneaux, joué par Anthony Hopkins
Quand on imagine un psychopathe, on se représente tout de suite un tueur en série. On pense à Francis Heaulme, le "routard du crime" ou à Hannibal Lecter, personnage fascinant et effrayant de la série de livres et films le silence des agneaux.

Mais en réalité, les psychopathes ne sont pas tous des meurtriers. Heureusement, car ce profil de personnalité se retrouve chez 3% des hommes et 1% des femmes. La plupart sont bien intégrés dans la société. Ils paient leurs impôts, font leurs courses, vont au travail et n'ont jamais agressé personne, du moins physiquement.

En fait, il s'agit même d'un type de personnalité valorisé dans nos sociétés occidentales, où pour réussir il ne faut pas hésiter à écraser ses concurrents et/ou collègues. Si bien que beaucoup de psychopathes se retrouvent à des postes clés d'entreprises ou d'administrations, avec un statut élevé et de grandes responsabilités.

Le professeur Robert Hare, considéré par certains comme le spécialiste mondial de la psychopathie, a dressé un portrait-robot du psychopathe. Le profil type regroupe les caractéristiques suivantes :
  • Beau-parleur. Il sait comment embobiner les gens et ne se prive pas de les manipuler.
  • Narcissisme. Le psychopathe a une haute idée de lui-même et considère que les autres doivent l'admirer. Il pense mériter des honneurs particuliers sans avoir à faire d'efforts pour les mériter et a un grand appétit de pouvoir.
  • Difficulté à ressentir des émotions et des sentiments. Incapable de ressentir de l'empathie, ça ne lui pose pas de problème de faire souffrir les autres. Il n'en éprouve aucun remords.
  • Impulsivité. Il agit souvent sur des coups de tête, ce qui peut entraîner un danger pour lui-même ou son entourage.
  • Failles de raisonnement logique. Les psychopathes ne sont pas tous des êtres à l'intelligence supérieure. C'est même plutôt rare. Et même quand c'est le cas, leur discours comporte souvent des incohérences.
  • Agressivité. Ils conçoivent la vie comme un jeu à somme nulle, dont on ne peut sortir gagnant qu'à condition de faire perdre son ou ses adversaire(s). Et pour cela, tous les moyens sont bons.
  • Paranoïa. Le psychopathe se méfie de tout le monde.
Le roi Joffrey correspond étroitement à cette description. Néanmoins, elle reste trop vague. Pour un diagnostic plus formel, je vous propose de rentrer un moment dans la peau d'un psy et d'ouvrir l'évangile selon l'Association Américaine de Psychiatrie : le DSM, pour Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. En français, cela donne Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux.

Le DSM 5 est la dernière version parue à ce jour du célèbre manuel de diagnostic édité par l'association américaine de psychiatrie
Ce fameux manuel a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps, et continue encore, avec la parution récente de sa cinquième édition en mai 2013. Beaucoup de reproches lui sont adressés. Notamment, le comité de rédaction a été accusé de collaborer avec les laboratoires pharmaceutiques. D'autres lui font le procès d'élargir tellement les critères de certains troubles mentaux que tout le monde pourrait se voir accoler un diagnostic psychiatrique.

Il n'est pas question ici de rentrer dans la polémique. Le DSM est fatalement imparfait puisque tout un tas de phénomènes neuro-socio-psychologiques participant à la souffrance psychique demeurent encore à ce jour peu ou pas connus. Mais force est de reconnaître qu'il s'agit d'un moyen relativement objectif d'établir un diagnostic de psychopathologie.
 

Critères du DSM IV TR

Plus haut, j'ai écrit que la dernière version du DSM était la cinquième. Cependant, vu les contestations citées plus haut, nous allons nous contenter de la version précédente, le DSM IV TR... Bon OK, la vraie raison c'est que le DSM 5 coûte environ 150 $ sans compter les frais de port pour le faire venir d'outre-Atlantique et que je suis radin.

Dans le DSM, on n'utilise pas le terme psychopathe. On parle plus techniquement de personnalité antisociale. Pour être labellisé "personnalité antisociale" dans le DSM IV TR, il faut remplir les conditions suivantes :
  1. Avoir au moins 15 ans.
  2. Mépriser et transgresser les droits d'autrui, notamment par au moins trois des modes suivants :
    • Comportements illégaux ;
    • Mensonges répétés, par profit ou par plaisir ;
    • Impulsivité ;
    • Irritabilité et/ou agressivité ;
    • Mise en danger de soi et/ou d'autrui ;
    • Irresponsabilité ;
    • Absence de remords.
  3. Manifester un "trouble des conduites" avant l'âge de 15 ans (cruauté envers des personnes et/ou des animaux, destruction de biens d'autrui, vols, intimidation, etc.).
  4. Enfin, ces comportements antisociaux ne doivent pas survenir exclusivement pendant l'évolution d'une schizophrénie ou d'un épisode maniaque.
Si vous vous êtes reconnu dans ces critères, c'est mauvais signe... pour votre entourage.

Ces critères s'appliquent-ils au roi Joffrey ?

Si l'on en croit la page dédiée à Joffrey Baratheon sur A Wiki Of Ice And Fire (attention si vous consultez cette page, vous risquez de vous spoiler), il ne fait aucun doute que celui-ci manifeste un trouble des conduites. Notamment, alors qu'il était encore un petit enfant, il aurait tué une chatte enceinte avant de lui ouvrir le ventre pour voir les chatons à l'intérieur. Il aurait aussi maltraité son petit frère Tommen.

Rappelez-vous également de ce passage, lors duquel Joffrey annonce à sa promise Margaery qu'il aime chasser, qu'il éprouve du plaisir à tuer des animaux à l'arbalète. Il suggère même vouloir tenter l'expérience avec un être humain. Plus tard, il met ce fantasme à exécution, en faisant ligoter une prostituée dans sa chambre avant de la mettre à mort.

Les preuves de son irritabilité/agressivité de manquent pas non plus. Souvenez-vous de ce passage où il fait couper la langue d'un troubadour, pour la simple raison que sa prestation lui avait déplu. Ou dans le tout dernier épisode de la saison 3, lorsqu'il trépigne devant son oncle Tyrion en criant "Ne me parle pas comme ça. Je suis le roi." et que son grand-père Tywin le remet à sa place, "Un homme qui a besoin de rappeler qu'il est le roi n'est pas un vrai roi."

Joffrey n'est pas non plus du genre à éprouver du remords. Au contraire, il se délecte de la souffrance qu'il inflige. L'exemple le plus criant est sans doute le passage où il force Sansa à regarder la tête décapitée de son père, qu'il a fait exécuter alors qu'il avait promis le contraire.

Parmi les critères du DSM IV TR que je vous ai retranscrits plus tôt, il est donc évident que Joffrey remplit les numéros 2 et 3.
N'étant pas sujet au délire, ne perdant jamais pieds avec la réalité, nous ne pouvons pas dire qu'il est schizophrène. Il n'est pas non plus sujet aux épisodes maniaques. Il remplit donc également la condition numéro 4.

Donc le seul élément qui nous empêche de diagnostiquer Joffrey comme un psychopathe, c'est son âge. Grosse déception. Le roi Joffrey n'a pas les quinze années requises pour être diagnostiqué comme psychopathe. Et à force de se faire détester, je ne suis pas sûr qu'il parvienne jusqu'à son quinzième anniversaire.


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mardi 4 juin 2013

Un exercice simple anti-déprime


Si vous faites partie de ceux qui ont pu visionner l'épisode de Game Of Thrones diffusé cette semaine (saison 3 épisode 9), vous avez dû vous payer une bonne déprime.

Pour éviter de "spoiler" l'épisode, on peut le résumer comme ceci : "Adieu veau, vache, cochon..."
En attendant que ces %@# de Lannister finissent par payer, je vous propose un exercice anti-cafard. Avouez que c'est le moment idéal.

L'idée est toute simple, il s'agit de tenir un journal dans lequel vous écrirez chaque jour (ou du moins les jours où ça ne va pas) trois choses qui ont bien été dans la journée et pourquoi, en remarquant tout particulièrement votre propre contribution.
En d'autres termes, pour ce dernier point il s'agit de mettre en avant le rôle que vous avez joué dans la survenue de ces trois événements positifs, même dans les cas où vous avez l'impression que votre action est négligeable.

Voilà, c'est tout. Simple, hein ? On croirait presque avoir affaire à une de ces techniques frelatées de développement personnel de bas étage du type méthode Coué (« Chaque jour et à tous points de vue je vais de mieux en mieux… », beurk !).

Et pourtant ça marche. Une recherche a permis de vérifier l'effet de cet exercice pour des personnes sévèrement déprimées. Après quinze jours d'utilisation quotidienne, 92% se disaient plus heureuses, avec une moyenne de diminution de 50% des symptômes de dépression. Une efficacité comparable à la psychothérapie ou aux antidépresseurs.


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mardi 28 mai 2013

Pourquoi les hommes aussi simulent l'orgasme ?

Oui je l’avoue. Aujourd'hui j'ai choisi la facilité en rédigeant un article sur le sexe pour amener des lecteurs sur mon blog. Il faut dire que ça fait un petit moment que je n'ai pas publié. Alors j'ai fait ce que j'ai pu pour vous offrir un article qui compensera ces longs mois d'attente interminable, à espérer qu'enfin un jour je publie à nouveau. OK j'en fais un peu trop alors entrons dans le vif du sujet.

18% à 22% des hommes auraient déjà simulé un orgasme. photo par Manuel Ribadulla Rodríguez


Ce n'est pas nouveau. Beaucoup de femmes simulent l'orgasme. Difficile d'avoir un chiffre exact car ce n'est pas le genre de chose qu'on crie sur tous les toits, mais selon les sources, 50% à 74% d'entre elles auraient déjà fait semblant. De leur côté, les hommes ne sont que 18% à 22%.

Il faut dire qu'en matière d'orgasme authentique, il y a une grande différence entre les hommes et les femmes sur le sujet. Selon le psychiatre et thérapeute de couple Philippe Brenot, 90% des hommes ont un orgasme à chaque rapport sexuel, contre 16% seulement des femmes. De plus, 5% d'entre elles n'auraient même jamais eu d'orgasme.

Le sujet des femmes qui simulent semble beaucoup perturber les hommes. Si c'est votre cas, sachez qu'en parcourant le web, vous trouverez tout un tas d'articles pour reconnaître une femme qui simule. Vous aurez ainsi les moyens de vous rassurer (ou pas).

Et si jamais vous vous rendez compte que c'est le cas, vous trouverez tout un tas d'autres conseils (pas toujours gratuits) pour donner à votre partenaire d'authentiques orgasmes (appellation d'origine contrôlée). L'idée, c'est qu'en vous débrouillant mieux au lit, elle n'aura plus besoin de les simuler.
Voilà un raccourci un peu rapide. A mon sens, si vous avez un doute il serait plus productif d'en parler à votre partenaire, même si je sais bien que ce n'est pas facile. Mais là n'est pas le sujet.

Pourquoi simuler l'orgasme ?

photo par j_purdam
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les femmes simulent :
Mais de notre côté à nous, les hommes ? Déjà qu'on est pas très fins en général, alors dès qu'il s'agit de sexe, on pourrait s'attendre à moins de complexité. Finalement, l'idée qu'un homme simule paraît un peu bizarre. Et pourtant... Alors, qu'est-ce qui peut bien pousser un homme à simuler l'orgasme ?

Parce que d'une part ils ont tout un tas d'idées préconçues sur le sexe, et que d'autre part ils se mettent la pression.
D'abord, ils croient qu'un "bon" rapport sexuel implique forcément un orgasme, qu'il doit durer longtemps et qu'il doit suivre certaines étapes bien codifiées (du type préliminaires, position 1, position 2, position 3, orgasme). Et en plus, ils ont peur de ne pas être à la hauteur des attentes de leur partenaire.

S'imposer à soi-même de fausses obligations, des idées bien arrêtées sur ce qu'est un "bon" rapport sexuel, imaginer ce que risque de penser son/sa partenaire, se focaliser sur soi et ses propres performances ? Tout un tas de processus de raisonnements qui indiquent une tendance au perfectionnisme.

Mais le bon côté des choses, c'est que ce comportement est le signe que l'homme se soucie plus de sa partenaire que de lui-même.

Comment font-ils ?

photo par Joshua Lake
"Les hommes ne simulent jamais l'orgasme : aucun homme ne chercherait à faire cette tête-là volontairement." Allan Pease

Mais finalement, le plus grand mystère dans cette histoire, c'est le comment. Comment les hommes font-ils pour simuler ? Pour une femme, c'est plus simple. Quelques gémissements théâtraux bien placés font l'affaire. Surtout avec un nouveau partenaire.
Mais un homme ne peut pas se contenter de mimer quelques halètements accompagnés d'une grimace approximative.

Et bien d'une part, sachez que le lien entre orgasme masculin et éjaculation n'est pas si ténu que ce qu'on croit. En effet, il est tout à fait possible pour un homme d'avoir une éjaculation sans véritable orgasme, ou bien d'avoir un orgasme sans éjaculation. Même si ce dernier cas se produit rarement naturellement et vient le plus souvent de l'application d'une technique qui demande quelques efforts à maîtriser.

Et d'autre part, et bien la simulation du côté des hommes, ça ne prend pas. En effet, selon l'enquête UK Medix, seulement un tiers de leurs partenaires se laisserait berner.

Pour finir, je vous offre en bonus une vidéo des championnats du monde de air sex. Comme le air guitar, il s'agit là de jouer en se passant d'instrument (oui celle-là elle était facile). En résumé, le summum de la simulation.


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vendredi 26 avril 2013

Avez-vous une image fidèle de vous-même ?


Votre physique ne vous plaît pas ? Votre nez/menton/front/etc. vous complexe ? Rassurez-vous, il est probable que vos défauts soient bien moins visibles que ce que vous imaginez.

Dans cette vidéo, des femmes sont conviées à réaliser une expérience.
Chacun d'elles décrit son propre visage à un dessinateur de portraits robots, situé de l'autre côté d'un rideau afin de ne pas la voir. Celui-ci en réalise un croquis qui reflète la façon dont elle se voit elle-même.
Par la suite, ce croquis est comparé à un second dessin, du même visage, mais qu'une autre personne a décrit au dessinateur.
En regardant la vidéo, vous verrez que les différences sont frappantes. Les femmes ayant réalisé l'expérience se perçoivent toutes comme moins attirantes qu'en réalité.
Finalement, qui peut dire qu'il a une image juste de lui-même/elle-même ?

mercredi 30 janvier 2013

L'échec, c'est bon ou mauvais ?

photo : StockMonkeys.com

« J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c’est pourquoi je réussis. » Michael Jordan

Comme Michael Jordan, Walt Disney, Winston Churchill, Thomas Edison, Steve Jobs et tant d'autres, tout le monde a été ou sera confronté à des échecs. L'échec n'a pas empêché ces personnages célèbres d'atteindre le succès et la renommée qu'on leur connaît. Mais pour d'autres, il s'agit d'une épreuve trop difficile à vivre. Combien de brillants esprits ont renoncé à des carrières prometteuses parce qu'ils n'ont pas su se remettre d'un échec ? Voire même, combien y ont renoncé simplement par peur de subir un échec ?

Pourtant, l'échec est une chance. C'est par lui qu'on apprend le mieux. Ne dit-on pas apprendre « par essai et erreur » ? Dire l'inverse, apprendre « par essai et succès » n'aurait aucun sens.

A en croire Bruce Pandolfini, grand joueur et professeur d’Échecs, ce jeu porte bien son nom
Si l'on en croit Bruce Pandolfini, le jeu d'échecs porte bien son nom. Ce maître américain du légendaire jeu de stratégie enseigne son art et sa technique à de jeunes joueurs. Pour lui, perdre est une étape incontournable : « Au départ, vous perdez – et souvent. » Les futurs bons joueurs sont ceux qui apprennent à encaisser ces échecs. Beaucoup de jeunes joueurs trouvent que perdre est tellement dur qu'ils ne s'adapteront jamais. Mais les bons joueurs ne prennent pas l'échec personnellement. Ils ne s'impliquent pas émotionnellement dans le jeu.

Alors qu'est-ce qui différencie ceux qui se remettent des échecs de ceux qui les ruminent et n'arrivent pas à les dépasser ? La réponse ne se situe pas dans la gravité des échecs subis, ni dans leur nombre, mais dans la manière dont on les appréhende. Certains, comme le dit Samuel Beckett, « échouent mieux ».

« Ce ne sont pas les événements qui troublent les hommes, mais l'idée qu'ils s'en font. » Epictète

Il existe deux systèmes de croyance à propos de l'intelligence. Certains croient que l'intelligence est fixe, qu'elle ne peut pas être améliorée. D'autres croient au contraire que l'intelligence est malléable, qu'elle peut être améliorée avec l'expérience ou le travail.
Les premiers, ceux qui croient que l'intelligence est figée une fois pour toutes, sont moins résilients. Logique, si vous ne pensez pas que vous pouvez apprendre de vos erreurs, vous n'accueillerez pas l'échec à bras ouverts.
Au contraire, ceux qui croient que l'intelligence est malléable sont plus résilients. Ils considèrent que l'échec est une occasion de s'améliorer. La prochaine fois, ils ne reproduiront pas les mêmes erreurs. Et comme ils n'ont pas peur de l'échec, ils réussissent mieux.

Paul MacCready, Jr., le célèbre ingénieur aéronautique qui est mort en 2007, avait compris la valeur pratique de l'échec, et a même volontairement construit son succès sur cette idée.
Il a conçu le Gossamer Condor, un avion à propulsion humaine, spécifiquement pour résister aux crashs. Ainsi, en cas d'échec, le pilote ne risquait rien et l'avion était facilement réparable. Cela lui permettait d'essayer ses idées, puis de les corriger si elles ne fonctionnaient pas. Et ainsi de continuellement s'améliorer.
Il ne s'attendait pas seulement à échouer. Il était dépendant de l'échec. L'échec était pour lui une ressource. Et cette stratégie a fonctionné, Paul MacCready, Jr. a gagné le prix Kremer en 1977.

Ce qui était valable pour lui est valable pour nous aussi. La recherche a montré que lorsque nous cherchons la solution à un problème, l'échec permet d'apprendre plus rapidement : plus nos premières idées sont erronées, et plus nous apprenons vite. Le cerveau a besoin de l'échec pour se nourrir.

C'est aussi parfois une opportunité de changer. Les villes de Londres et Chicago ont chacune subi un grand incendie qui les a ravagées. Ces villes ont saisi cette occasion pour se reconstruire de manière plus cohérente et plus moderne.

« Les temps difficiles que nous craignons sont précisément ceux qui peuvent nous ouvrir et nous aider à fleurir. » Elizabeth Lesser