La psychothérapie - et notamment la thérapie cognitive et comportementale - est de plus en plus utilisée pour traiter le bégaiement. Dans ce cas, cette méthode s'axe sur la gestion de l'anxiété liée au bégaiement. En effet, le stress et l'anxiété ont tendance à aggraver le symptôme.
Cependant, comme en témoigne le blogueur bègue Stuttering Jack (en anglais), la psychothérapie n'est pas une technique adaptée pour traiter tous les cas de bégaiement.
Pour simplifier, on pourrait dire que le bégaiement comporte deux composantes : une physique et une psychologique. La composante physique correspond à l'intensité du bégaiement, différente d'une personne à l'autre : l'un bégaiera plus souvent qu'un autre, et/ou butera de façon plus appuyée, etc.
La composante psychologique correspond à la gêne que déclenche le fait de bégayer : certains assumeront totalement le fait de bégayer alors que d'autres appréhenderont le jugement des autres à leur sujet, se sentiront dévalorisés ou éviteront toutes les situations "à risque" de bégayer.
La composante psychologique correspond à la gêne que déclenche le fait de bégayer : certains assumeront totalement le fait de bégayer alors que d'autres appréhenderont le jugement des autres à leur sujet, se sentiront dévalorisés ou éviteront toutes les situations "à risque" de bégayer.
Vous l'aurez deviné, le psychologue ne peut apporter sa contribution que pour la composante psychologique du bégaiement. Autrement dit, la psychothérapie ne permet pas directement de diminuer la fréquence des blocages. Elle permet seulement de mieux vivre avec.
Parfois, cela améliore la diction, même si ce n'est pas le but premier. En effet, que l'on soit "bègue" ou "fluide", l'intensité des émotions vécues a tendance à favoriser la survenue de bégaiements. Donc si l'on apprend à gérer ses émotions, du même coup on améliore sa diction.
En revanche, pour s'attaquer directement à la composante physique du bégaiement, cela reste de la compétence de l'orthophoniste et/ou du phoniatre. Et dans tous les cas, ce sera d'abord à ces professionnels qu'il faudra s'adresser en premier.
En résumé, la psychothérapie ne sera efficace que pour les cas de bégaiement où la composante psychologique est forte et où la composante physique reste faible, c'est à dire les cas pour lesquels le bégaiement est faible et se fait plus ou moins présent selon les situations (par rapport à un bégaiement plus prononcé et constant, identique dans toutes les situations).
Pour finir, je vous propose deux liens vers des blogs très intéressants sur le sujet du bégaiement, qui cassent les idées reçues, proposent des témoignages et donnent quelques techniques pour améliorer sa diction :
- www.jebegaie.com (en français) ;
- Stuttering Jack (en anglais).
photo par Walt Stoneburner