mardi 18 septembre 2012

Regarder la télé peut aussi avoir des effets positifs

photo : Mom the Barbarian
Tout le monde ne cesse de le répéter : la télévision est un poison pour l'esprit. Des centaines d'études scientifiques ont démontré ses effets négatifs sur la santé physique et mentale. En résumé, la télé rend les gens violents, idiots et sédentaires. C'est vrai et ce n'est plus à prouver. Néanmoins, elle peut aussi avoir des effets positifs.

Notamment, une chercheuse de l'université de Buffalo nommée Jaye Derrick (ça s'invente pas^^) s'est attachée à montrer que sous certaines conditions, regarder la télévision peut avoir un impact positif*. Notamment, regarder les rediffusions de vos séries télés préférées pourrait donner un coup de boost à votre volonté, c'est à dire votre capacité à rester focalisé(e) sur l'atteinte d'un objectif malgré les obstacles qui se présentent.

Et ce n'est pas tout, la chercheuse en question va bientôt publier de nouveaux résultats indiquant que cela pourrait également faire de vous une personne meilleure, en vous rendant plus prompt(e) à pardonner, plus enclin(e) à aider une personne inconnue et plus généreux(se) envers votre partenaire amoureux.

De là à vous conseiller de vous affaler sur votre canapé pour regarder la télé...

Personnellement, je me booste en regardant les rediffs de Dr House. Et vous, sur quelle série allez-vous exercer votre volonté ?

mardi 11 septembre 2012

Faut-il éviter de penser à ses problèmes pour aller mieux ?

Josh Radnor, l'acteur qui joue Ted Mosby dans la série How I Met Your Mother

Dans le 6ème épisode de la saison 4 de l'excellente série How I Met Your Mother, les amis de Ted s'inquiètent pour lui. En effet, il vient juste de vivre un évènement particulièrement douloureux. Il devait se marier. Mais Stella, la femme qu'il devait épouser, l'a abandonné au dernier moment devant l'autel pour repartir vivre avec son ex.
On peut parler d'un coup dur. Pourtant, Ted semble bien encaisser l'évènement. En fait, s'il semble aller si bien, c'est parce qu'il préfère ne pas penser à ce qui s'est passé. Au point qu'il évite tous les endroits où il pourrait croiser son ex-future femme :

- Ted : Oui, je l'évite. Quel est le problème ? On fait comme ça.
- Marshall : C'est qui « on », des petites bites ?
- Ted : Non, « on », ce sont les gens du grand État d'Ohio. Quand la vie est dure, nous prenons la douleur et nous l'enfouissons. Et si la douleur remonte, on enfouit une autre douleur par dessus. Pourquoi affronter quand on peut éviter ? Tout ce que j'ai à faire c'est de jamais la revoir, et j'aurai une longue vie heureuse.

Éviter de penser à ses problèmes, en espérant que cela permette de se sentir mieux, ou moins mal, cela s'appelle l'évitement cognitif (en anglais cognitive avoidance). C'est un phénomène que l'on retrouve très fréquemment chez les personnes dépressives, anxieuses, procrastinatrices (qui remettent tout au lendemain) ou victimes d'un syndrome post-traumatique. 
L'idée, consciente ou non, est que si l'on pense à ses problèmes, cela génère une émotion négative. Donc si l'on évite d'y penser, l'émotion négative disparaîtra.
On s'approche ici du concept psychanalytique de refoulement, un mécanisme de défense qui vise, si on simplifie, à protéger l'esprit de ce qui pourrait lui faire du mal en empêchant les mauvais souvenirs de se rappeler à la conscience.

Le problème, c'est que cela se fait au prix d'une dépense d'énergie considérable. Ted, dans l'exemple ci-dessus, dessine même un plan de New-York mentionnant les endroits où il risquerait de croiser Stella, afin d'éviter de s'y rendre et ainsi continuer d'éviter la souffrance engendrée par ce qui lui est arrivé. 
Bien sûr, il s'agit d'un exemple fictif, mais la réalité n'est souvent pas plus rose. Certains tombent dans l'abus de drogue ou d'alcool pour s'aider à éviter de penser à leurs soucis. D'autres sont victimes de la culpabilité ou du stress engendrés par cette attitude. Car si les pensées peuvent être contrôlées, ce n'est pas le cas des émotions. Et si l'on peut relativement facilement éviter de penser à ses soucis en se concentrant sur autre chose, les émotions restent présentes.
Et l'autre inconvénient, c'est que cela ne règle absolument pas le problème. Au contraire même, si l'on évite de penser à ses problèmes, ils risquent bien souvent d'empirer. Et au bout d'un moment, ils deviennent trop gros pour être ignorés. Et là, c'est la catastrophe assurée. Il existe de nombreux exemples de personnes dépressives qui, lorsqu'elles vont un peu mieux, évitent de repenser à leurs problèmes par peur de retomber dans une nouvelle crise de déprime. Pourtant, cela ne fait que reculer l'échéance et crée les conditions pour que la crise suivante soit encore pire que la précédente. Au contraire, si elles prenaient les choses en main quand elles se sentent bien, cela permettrait de limiter les dégâts. Voire même parfois de guérir, tout simplement.

Ça ne sert à rien d'enfouir ses problèmes. - photo par rsvstks
Mais alors pourquoi tant de monde perpétue cette façon de fonctionner ? La question est vaste, mais on peut imaginer que lorsqu'un homme agit ainsi, l'influence culturelle y est pour quelque-chose avec l'idée que si l'on se plaint ou que l'on se montre vulnérable, on se montrera ridicule et faible. 
Mais l'explication principale, c'est que lorsqu'on agit ainsi, c'est tout simplement parce qu'on n'a pas trouvé de meilleur moyen pour aller mieux. On est victime de croyances erronées sur la manière dont fonctionne l'esprit et les émotions.

Si vous êtes quelqu'un d'anxieux, procrastinateur ou que vous avez tendance à déprimer, soyez vigilant(e) à ne pas sombrer dans ce phénomène d'évitement cognitif. Demandez à vos proches de vous rappeler à l'ordre lorsque vous repartez sur cette mauvaise habitude. Et si cela ne suffit pas, un psychologue ou un psychothérapeute vous permettra de faire de ce mode de fonctionnement aux conséquences désastreuses une histoire ancienne.

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