mardi 6 décembre 2011

Les signes de peur indiquent-ils toujours un mensonge ?

« S'il a peur, c'est qu'il a quelque-chose à se reprocher. » Parmi les personnes qui analysent le langage non-verbal pour baser leurs décisions, beaucoup font une erreur très courante. Ils confondent signes non-verbaux de peur et signes non-verbaux de mensonge.

Qu'il s'agisse de policiers, de parents, de recruteurs ou d'agents des douanes, personne n'est à l'abri de faire ce raccourci. Et cela peut conduire à des conséquences dramatiques, comme l'accusation à tort d'un innocent, lorsque celui-ci montre des signes d'anxiété alors qu'on l'interroge. Ou bien l'inverse : un coupable qui n'est pas inquiété parce qu'il ne montre aucun signe de peur lorsqu'on le questionne.

Pourtant, le mensonge n'est pas la seule raison d'avoir peur. Une personne que la police interroge pourra craindre d'être accusée à tort. Un enfant que l'on accuse d'avoir fait une bêtise pourra avoir peur de la réaction de colère de ses parents qui haussent le ton. Etc.

Et au contraire, lorsqu'on ment, on peut très bien ignorer la peur. Le mari qui ment à sa femme pour la 100ème fois ne ressent aucune peur. De même pour celui qui a confiance dans ses capacités à inventer des histoires vraisemblables. Idem pour celui qui sait qu'il ne risque qu'une punition minime.

Les signes non-verbaux de peur ou d'inconfort indiquent... la peur ou l'inconfort. Rien de plus. Ce n'est pas un scoop. Pourtant, beaucoup l'oublient trop souvent. Alors faites attention dans vos analyses de comportement.
photo : whatmegsaid