« S'il a peur, c'est qu'il a
quelque-chose à se reprocher. » Parmi les personnes qui analysent le
langage non-verbal pour baser leurs décisions, beaucoup font une erreur
très courante. Ils confondent signes non-verbaux de peur et signes
non-verbaux de mensonge.
Qu'il s'agisse de policiers, de parents,
de recruteurs ou d'agents des douanes, personne n'est à l'abri de faire
ce raccourci. Et cela peut conduire à des conséquences dramatiques,
comme l'accusation à tort d'un innocent, lorsque celui-ci montre des
signes d'anxiété alors qu'on l'interroge. Ou bien l'inverse : un
coupable qui n'est pas inquiété parce qu'il ne montre aucun signe de
peur lorsqu'on le questionne.
Pourtant, le mensonge n'est pas la seule
raison d'avoir peur. Une personne que la police interroge pourra
craindre d'être accusée à tort. Un enfant que l'on accuse d'avoir fait
une bêtise pourra avoir peur de la réaction de colère de ses parents qui
haussent le ton. Etc.
Et au contraire, lorsqu'on ment, on
peut très bien ignorer la peur. Le mari qui ment à sa femme pour la
100ème fois ne ressent aucune peur. De même pour celui qui a confiance
dans ses capacités à inventer des histoires vraisemblables. Idem pour
celui qui sait qu'il ne risque qu'une punition minime.
Les signes non-verbaux de peur ou
d'inconfort indiquent... la peur ou l'inconfort. Rien de plus. Ce n'est
pas un scoop. Pourtant, beaucoup l'oublient trop souvent. Alors faites
attention dans vos analyses de comportement.
photo : whatmegsaid